1789, les Amants de la Bastille
En résumé :
Pays : France
Spectacle de Dove Attia et Albert Cohen, mise en scène de Giuliano Pepparini
Première le 10 octobre 2012 au Palais des Sports de Paris
A l'origine, on y entendait qui ?
- Ronan : Louis Delort
- Olympe : Camille Lou
- Marie Antoinette : Roxane Le Texier
- Solène : Nathalia
- Camille Desmoulins : Rod Janois
- Lazare de Peyrol : Matthieu Carnot
- Maximilien Robespierre : Sébastien Agius
- George Jacques Danton : David Ban
- Auguste Ramard : Yamin Dib
Ca raconte quoi ?
1789, en France. Louis XVI, Roi du pays et sa femme, Marie Antoinette dite l'Autrichienne, vivent en grande pompe au château de Versailles, sans se préoccuper du peuple, de plus en plus pris à la gorge entre la faim et les impôts. A la suite d'un malheureux concours de circonstances, Ronan, jeune révolutionnaire débarqué de province, se retrouve emprisonné à la Bastille par la faute d'Olympe, gouvernante des enfants royaux, qui pour se racheter, se fera un devoir de le sortir de là, pour finalement en tomber amoureuse.
Ce que j'en pense ?
Je vais éviter de réitérer l'erreur que j'ai commise avec Salut Les Copains, à savoir de ne pas faire de compte rendu dans la foulée pour me retrouver un mois plus tard à ne pas pouvoir pondre un article structuré. Donc hier soir, j'étais au Galaxie d'Amnéville devant 1789, je suis ce matin sur mon ordinateur à taper cet article tant que tout est bien frais dans ma tête.
1789, c'est un spectacle que je suis allée voir parce qu'en bonne aficionada des comédies musicales, je vais voir à peu près tout ce qui passe à portée de chez moi ! Encore hier soir, je ne connaissais pas la moitié des chansons, j'avais juste vaguement écouté les extraits quand le premier album était sorti. Je savais à peu près qui jouait quel personnage mais c'est tout. Bref, j'y suis allée carrément à l'arrache et c'était finalement assez agréable, surtout quand la surprise est si bonne (du moins en grande partie).
Comme souvent avec Albert et Dove, tout est carré, de la musique au livret en passant par les interprètes. L'histoire est calée sur l'Histoire, tout semble extrêmement naturel pour chaque protagoniste. Le premier acte m'a semblé un peu long, avec moins de rythme que le second. Du point de vue des décors, je reste perplexe. Tout le spectacle, je me suis dit "encore des projections, toujours des projections, on ne voit plus que ça maintenant sur les spectacles". Surtout que placée au premier rang, je ne suis pas certaine d'avoir pu prendre toute la mesure de la chose, et ce qui m'a vraiment frappée, c'est ce fichu rideau blanc qui sert à la projection, qui s'ouvre, et se ferme, et s'ouvre, et se ferme ... Pour autant, ça ne m'a pas semblé aussi "froid" que sur Dracula et finalement, ça reste relativement mineur.
Je dis un grand OUI aux costumes et aux maquillages. Bon, alors parfois, c'est un chouia trop ajusté (durant tout le morceau "je veux le monde", je me suis demandée si le corset de Nathalia allait résister ou si sa poitrine allait finir par se faire la malle !), mais au moins, ça reste dans la simplicité (hormis les robes de Marie Antoinette) sans tomber dans une volonté de modernité comme sur Mozart. Bref, j'ai adhéré à 300% sur ce point.
Question mise en scène, il paraît que c'est très novateur et différent de ce qu'on voit habituellement. Personnellement, je ne m'y connais pas assez pour émettre un quelconque jugement. Chorégraphiquement, niveau très élevé, et c'est assez rare sur un spectacle français, j'avais l'impression de voir un ensemble à l'anglo-saxonne réellement inclus dans l'histoire, moins spectateur.
Du côté des interprètes ... Je ne retiens globalement que du bon, avec 2 très bonnes surprises.
Je commencerai avec Yamin Dib. Il est à hurler de rire, c'est sympa de l'entendre chanter, il remplit bien son rôle de comique. Mais j'ai envie de dire : ENCORE ? C'est du copier coller de Rosenberg sur Mozart. Le même type de personnage, les mêmes vannes, parfois au mot près, les mêmes références ... Ca sent le réchauffé et c'est dommage.
Les seuls qui m'ont peut être moins convaincue que les autres, c'est Sébastien Agius en Robespierre et Rod Janois en Camille Desmoulins. Même si son haka était assez sympa à voir, j'ai trouvé que le personnage de Sébastien n'était pas très consistant et qu'il avait du mal à s'imposer. Heureusement, à mon sens, sa voix et son peps le sauvent. Ce qui n'est pas le cas de Rod, que j'ai trouvé carrément mou du genou. A la fin de "Ca ira mon amour", je me suis tournée vers la copine avec qui j'étais et je lui ai dit texto "franchement, là, je me suis fait ch***". Un peu paradoxal sachant que c'est quand même censé être la chanson emblématique et fédératrice du spectacle. Je ne jette pas la pierre à Rod directement, vocalement, c'était bien fait, rien à redire (rien à redire sur personne d'ailleurs), mais est-ce que c'était une question de mise en scène (là aussi, un peu de redite, toujours le même genre de solo, et toujours pour les mêmes personnes ...) ou tout simplement une question de fatigue après déjà 2 shows, je ne sais pas, mais pour moi qui m'attendais à en prendre plein la tronche, à ressortir de ce tableau bien sonnée, j'ai été déçue pour le coup.
Sinon, j'ai bien aimé le contraste entre la puissance vocale de Nathalia et la douceur de Camille. Dans les 2 cas, le duo avec Louis fonctionne bien, même si je trouve dommage que la voix de Camille s'efface un peu lors de ses duos, on l'entend relativement peu comparativement à Louis.
Louis, qui s'en sort super bien également. On nous bombarde d' "ex" de The Voice à toutes les sauces, dans tous les spectacles donc forcément, on les attend tous un peu au tournant ... Et au final, il ne dénote pas du tout face aux autres, il est à l'aise aussi bien en chant qu'en comédie, personnellement, j'y ai cru.
J'ai cru aussi au Lazare habité que campe Matthieu Carnot, dont j'ai beaucoup apprécié le grain de voix et la présence, tout en déplorant tout de même qu'il n'ait pas plus de scènes, aussi bien parlées que chantées.
Et je terminerai avec mes 2 bonnes surprises de la soirée.
La première, c'est David Ban, bien connu sur la scène de la comédie musicale française. C'était pourtant la première fois que je le voyais et je n'ai pas été déçue. Cette voix un peu rauque, puissante, cette façon de se transcender une fois sur scène, il m'a un peu rappelé Jeremy Jordan (et quand on sait combien j'adore Jeremy, c'est un sacré compliment de ma part !). Là aussi, c'est vraiment dommage que son rôle n'ait pas plus d'ampleur.
Et la seconde, par déduction, vous l'aurez deviné, c'est Roxane Le Texier, aka Marie Antoinette. Sur le premier acte, je n'avais pas forcément fait plus attention que ça à elle, même si j'ai trouvé émouvant le passage lors de l'enterrement du Dauphin. Et puis est arrivé le second acte, et est sortie de je sais pas trop où une belle "rendition" comme je les aime, à l'anglo saxonne, ce genre de morceau sans forcément trop de performance vocale, où l'un des personnages tombe l'armure et joue sur l'émotion. "Je vous rends mon âme" était un tableau sublime, à la limite de la perfection, avec énormément de justesse sur tous les points. J'ai été embarquée à 200%, c'était le moment d'émotion qui me manquait depuis le début et la mise en scène collait vraiment bien à la chanson. Bref, un très beau tableau plein de poésie et de sincérité.
Pas une fausse note pour : David Ban
Partition à revoir pour : A contrecoeur, Rod Janois, même si je me dis que je ne suis peut être pas tombée sur un bon soir.
Le tableau coup de coeur : "Je vous rends mon âme", clairement.
Le mot de la fin :
1789, j'y allais en touriste, et j'y ai passé un bon moment. C'est indéniable, si on compare aux spectacles sortis à la même époque, en l'occurrence Dracula et Adam&Eve, on n'est pas du tout sur le même niveau, il suffit de regarder le taux de remplissage des salles pour s'en rendre compte. Malgré tout, il y a encore du boulot pour se hisser au niveau des comédies anglo-saxonnes, ces spectacles où tu ressors en disant "ouah, j'en ai pris plein les yeux et les oreilles". Pour moi, il manque encore cette dimension, cet aspect de performance vocale, qui malheureusement n'est pas très à la mode sur les shows français. Je ne sais pas si je retournerai les voir lors de la seconde tournée, je préfère donner la priorité à un spectacle comme Sister Act mais il n'en reste que c'est un moment très agréable de voir une troupe talentueuse comme celle là évoluer sur scène, et que je comprends maintenant pleinement le pourquoi du comment de leur succès.
Pays : France
Spectacle de Dove Attia et Albert Cohen, mise en scène de Giuliano Pepparini
Première le 10 octobre 2012 au Palais des Sports de Paris
A l'origine, on y entendait qui ?
- Ronan : Louis Delort
- Olympe : Camille Lou
- Marie Antoinette : Roxane Le Texier
- Solène : Nathalia
- Camille Desmoulins : Rod Janois
- Lazare de Peyrol : Matthieu Carnot
- Maximilien Robespierre : Sébastien Agius
- George Jacques Danton : David Ban
- Auguste Ramard : Yamin Dib
Ca raconte quoi ?
1789, en France. Louis XVI, Roi du pays et sa femme, Marie Antoinette dite l'Autrichienne, vivent en grande pompe au château de Versailles, sans se préoccuper du peuple, de plus en plus pris à la gorge entre la faim et les impôts. A la suite d'un malheureux concours de circonstances, Ronan, jeune révolutionnaire débarqué de province, se retrouve emprisonné à la Bastille par la faute d'Olympe, gouvernante des enfants royaux, qui pour se racheter, se fera un devoir de le sortir de là, pour finalement en tomber amoureuse.
Ce que j'en pense ?
Je vais éviter de réitérer l'erreur que j'ai commise avec Salut Les Copains, à savoir de ne pas faire de compte rendu dans la foulée pour me retrouver un mois plus tard à ne pas pouvoir pondre un article structuré. Donc hier soir, j'étais au Galaxie d'Amnéville devant 1789, je suis ce matin sur mon ordinateur à taper cet article tant que tout est bien frais dans ma tête.
1789, c'est un spectacle que je suis allée voir parce qu'en bonne aficionada des comédies musicales, je vais voir à peu près tout ce qui passe à portée de chez moi ! Encore hier soir, je ne connaissais pas la moitié des chansons, j'avais juste vaguement écouté les extraits quand le premier album était sorti. Je savais à peu près qui jouait quel personnage mais c'est tout. Bref, j'y suis allée carrément à l'arrache et c'était finalement assez agréable, surtout quand la surprise est si bonne (du moins en grande partie).
Comme souvent avec Albert et Dove, tout est carré, de la musique au livret en passant par les interprètes. L'histoire est calée sur l'Histoire, tout semble extrêmement naturel pour chaque protagoniste. Le premier acte m'a semblé un peu long, avec moins de rythme que le second. Du point de vue des décors, je reste perplexe. Tout le spectacle, je me suis dit "encore des projections, toujours des projections, on ne voit plus que ça maintenant sur les spectacles". Surtout que placée au premier rang, je ne suis pas certaine d'avoir pu prendre toute la mesure de la chose, et ce qui m'a vraiment frappée, c'est ce fichu rideau blanc qui sert à la projection, qui s'ouvre, et se ferme, et s'ouvre, et se ferme ... Pour autant, ça ne m'a pas semblé aussi "froid" que sur Dracula et finalement, ça reste relativement mineur.
Je dis un grand OUI aux costumes et aux maquillages. Bon, alors parfois, c'est un chouia trop ajusté (durant tout le morceau "je veux le monde", je me suis demandée si le corset de Nathalia allait résister ou si sa poitrine allait finir par se faire la malle !), mais au moins, ça reste dans la simplicité (hormis les robes de Marie Antoinette) sans tomber dans une volonté de modernité comme sur Mozart. Bref, j'ai adhéré à 300% sur ce point.
Question mise en scène, il paraît que c'est très novateur et différent de ce qu'on voit habituellement. Personnellement, je ne m'y connais pas assez pour émettre un quelconque jugement. Chorégraphiquement, niveau très élevé, et c'est assez rare sur un spectacle français, j'avais l'impression de voir un ensemble à l'anglo-saxonne réellement inclus dans l'histoire, moins spectateur.
Du côté des interprètes ... Je ne retiens globalement que du bon, avec 2 très bonnes surprises.
Je commencerai avec Yamin Dib. Il est à hurler de rire, c'est sympa de l'entendre chanter, il remplit bien son rôle de comique. Mais j'ai envie de dire : ENCORE ? C'est du copier coller de Rosenberg sur Mozart. Le même type de personnage, les mêmes vannes, parfois au mot près, les mêmes références ... Ca sent le réchauffé et c'est dommage.
Les seuls qui m'ont peut être moins convaincue que les autres, c'est Sébastien Agius en Robespierre et Rod Janois en Camille Desmoulins. Même si son haka était assez sympa à voir, j'ai trouvé que le personnage de Sébastien n'était pas très consistant et qu'il avait du mal à s'imposer. Heureusement, à mon sens, sa voix et son peps le sauvent. Ce qui n'est pas le cas de Rod, que j'ai trouvé carrément mou du genou. A la fin de "Ca ira mon amour", je me suis tournée vers la copine avec qui j'étais et je lui ai dit texto "franchement, là, je me suis fait ch***". Un peu paradoxal sachant que c'est quand même censé être la chanson emblématique et fédératrice du spectacle. Je ne jette pas la pierre à Rod directement, vocalement, c'était bien fait, rien à redire (rien à redire sur personne d'ailleurs), mais est-ce que c'était une question de mise en scène (là aussi, un peu de redite, toujours le même genre de solo, et toujours pour les mêmes personnes ...) ou tout simplement une question de fatigue après déjà 2 shows, je ne sais pas, mais pour moi qui m'attendais à en prendre plein la tronche, à ressortir de ce tableau bien sonnée, j'ai été déçue pour le coup.
Sinon, j'ai bien aimé le contraste entre la puissance vocale de Nathalia et la douceur de Camille. Dans les 2 cas, le duo avec Louis fonctionne bien, même si je trouve dommage que la voix de Camille s'efface un peu lors de ses duos, on l'entend relativement peu comparativement à Louis.
Louis, qui s'en sort super bien également. On nous bombarde d' "ex" de The Voice à toutes les sauces, dans tous les spectacles donc forcément, on les attend tous un peu au tournant ... Et au final, il ne dénote pas du tout face aux autres, il est à l'aise aussi bien en chant qu'en comédie, personnellement, j'y ai cru.
J'ai cru aussi au Lazare habité que campe Matthieu Carnot, dont j'ai beaucoup apprécié le grain de voix et la présence, tout en déplorant tout de même qu'il n'ait pas plus de scènes, aussi bien parlées que chantées.
Et je terminerai avec mes 2 bonnes surprises de la soirée.
La première, c'est David Ban, bien connu sur la scène de la comédie musicale française. C'était pourtant la première fois que je le voyais et je n'ai pas été déçue. Cette voix un peu rauque, puissante, cette façon de se transcender une fois sur scène, il m'a un peu rappelé Jeremy Jordan (et quand on sait combien j'adore Jeremy, c'est un sacré compliment de ma part !). Là aussi, c'est vraiment dommage que son rôle n'ait pas plus d'ampleur.
Et la seconde, par déduction, vous l'aurez deviné, c'est Roxane Le Texier, aka Marie Antoinette. Sur le premier acte, je n'avais pas forcément fait plus attention que ça à elle, même si j'ai trouvé émouvant le passage lors de l'enterrement du Dauphin. Et puis est arrivé le second acte, et est sortie de je sais pas trop où une belle "rendition" comme je les aime, à l'anglo saxonne, ce genre de morceau sans forcément trop de performance vocale, où l'un des personnages tombe l'armure et joue sur l'émotion. "Je vous rends mon âme" était un tableau sublime, à la limite de la perfection, avec énormément de justesse sur tous les points. J'ai été embarquée à 200%, c'était le moment d'émotion qui me manquait depuis le début et la mise en scène collait vraiment bien à la chanson. Bref, un très beau tableau plein de poésie et de sincérité.
Pas une fausse note pour : David Ban
Partition à revoir pour : A contrecoeur, Rod Janois, même si je me dis que je ne suis peut être pas tombée sur un bon soir.
Le tableau coup de coeur : "Je vous rends mon âme", clairement.
Le mot de la fin :
1789, j'y allais en touriste, et j'y ai passé un bon moment. C'est indéniable, si on compare aux spectacles sortis à la même époque, en l'occurrence Dracula et Adam&Eve, on n'est pas du tout sur le même niveau, il suffit de regarder le taux de remplissage des salles pour s'en rendre compte. Malgré tout, il y a encore du boulot pour se hisser au niveau des comédies anglo-saxonnes, ces spectacles où tu ressors en disant "ouah, j'en ai pris plein les yeux et les oreilles". Pour moi, il manque encore cette dimension, cet aspect de performance vocale, qui malheureusement n'est pas très à la mode sur les shows français. Je ne sais pas si je retournerai les voir lors de la seconde tournée, je préfère donner la priorité à un spectacle comme Sister Act mais il n'en reste que c'est un moment très agréable de voir une troupe talentueuse comme celle là évoluer sur scène, et que je comprends maintenant pleinement le pourquoi du comment de leur succès.
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