Dracula, l'amour plus fort que la mort


En résumé :
Pays : France
Spectacle de Kamel Ouali
Première le 30 septembre 2011 au Palais des Sports de Paris

A l'origine, on y entendait qui ?
 - Dracula : Golan Yosef
 - Mina : Nathalie Fauquette
 - Lucie : Anaïs Delva
 - Jonathan : Julien Loko
 - Sorci : Grégory Deck
 - Satine : Ginie Line
 - Poison : Lola Cès
 - Van Helsing : Aymeric Ribot
 - L'Ange : Florent Torres

Ca raconte quoi ?
Europe - Transylvanie. Suite à la mort de sa promise Elisabeth, le comte Vlad renie l'Eglise et devient le comte Dracula. Des années plus tard, alors qu'il fait affaire avec Jonathan Harker, il réalise que la fiancée de celui-ci, Mina, est le sosie de celle qu'il a jadis perdue. Le vampire n'aura alors plus qu'une obsession, la séduire à tout prix ...

Ce que j'en pense ?
Dracula. Par où commencer ? J'ai énormément de choses à en dire, mais il faut que j'essaie de faire ça un minimum de façon structurée ...

On va commencer par râler un bon coup ! Ceux qui me connaissent savent que je râle beaucoup, alors je vais rester fidèle à ma réputation. Je suis allée voir le spectacle hier (le dimanche 20 novembre donc) et j'ai été ensuite à la "stagedoor". Et j'ai eu honte. Honte de voir de tels comportements. Un bonjour, un s'il vous plaît et un merci n'ont jamais tué personne. Alors NON, les artistes, qu'ils soient chanteurs, danseurs ou doublures ne sont pas à la disposition des fans. Les séances de dédicaces, si elles sont bénéfiques question promotion du spectacle, ne sont en aucun cas un dû. De ce que j'en ai constaté, tous, aussi bien à l'arrivée qu'à la sortie, ont tenté de prendre du temps pour tout le monde, signant et posant à tour de bras et en plus avec le sourire ! Alors entendre "Florent/Julien/Alias/Yann (rayez la mention inutile), je peux avoir un autographe/une photo ?", sans "s'il vous plaît", sans "merci", s'adressant parfois à des personnes dont ils ne connaissaient même pas les prénoms avant que d'autres personnes ne les interpellent, ça me donnait envie de coller des tartes ! Et l'âge n'excuse pas tout. Ce n'est pas parce qu'on n'a qu'une dizaine d'années qu'on doit être dispensé d'un minimum de politesse, bien au contraire ! Les artistes ont certes besoin de fans pour acheter les disques ou aller aux concerts, mais sans artistes, pas de fans. Le respect et la reconnaissance va dans les 2 sens ! Bref, refermons ici cet aparté.

Commençons donc par le commencement : l'album, sorti il y a quelques mois de cela, et qui m'avait laissée dubitative. Comme pour Cléopâtre, 1000 et une personnes se sont occupées d'écrire les chansons de l'album et franchement, à la première écoute, je me suis dit "mais c'est quoi ce truc ?", hormis pour quelques morceaux tels que "L'amour et son contraire" ou "Encore". Mais à force de l'écouter, on finit par trouver ça pas si mal. Après, je reste sur ma position qui est qu'un album de comédie musicale est meilleur lorsqu'il est conçu d'un bout à l'autre par une équipe restreinte, sinon, ça part dans tous les sens. Sur l'album, si certaines chansons sont sympas, aucune n'a le potentiel d'un vrai tube.

Passons maintenant au spectacle en lui même. J'y ai donc assisté hier après midi, grâce à une amie ayant gagné des places. Concernant le spectacle en lui même, je suis convaincue que le show présenté à Paris ne pourra pas être reproduit à l'identique en province. Sans vouloir spoiler qui que ce soit, je pense notamment à la mise en scène de "C'est une injustice", au demeurant très jolie, mais qui, techniquement, pour moi, sera difficile à mettre en place dans les différentes salles. Si c'est réellement le cas, c'est un peu dommage, parce que les provinciaux paient le même prix que les parisiens pour ne pas avoir le même rendu. Mais soit, c'était déjà comme ça avec le Roi Soleil et l'orchestre live, passons.
Question mise en scène, on reste dans du grand Kamel Ouali : y'en a partout ! Trop même. Notamment au niveau du travail des artistes volants qui pour moi n'est pas du tout mis en valeur comme il le devrait. Sur Cléopâtre, quand Simon et Ariadna volaient sur leurs cordes, il n'y avait qu'eux à regarder en dehors des chanteurs (et des 4 danseurs). Idem pour Nathalie et Hugo au début du second acte. Alors que là, entre les danseurs, les chanteurs et le reste, on s'y perd trop je trouve.

Question chorégraphies, le style de Kamel est bien présent également, c'est vraiment toujours aussi beau. Il est beaucoup question dans la presse et sur la toile de Brahem Aiache, le danseur unijambiste. Malheureusement, j'ai loupé la moitié de sa prestation parce que j'ai passé la moitié de celle ci à fouiller dans mon sac à la recherche du cache de mon appareil photo (qui était en réalité sous le siège, mais ça, vous vous en foutez ! mode 3615MyLife off). Toujours est-il que le peu que j'ai pu en voir était vraiment étonnant et que j'ai bien aimé la façon dont il était intégré à l'histoire, rendant Dracula un peu plus humain ... (difficile d'expliquer sans vouloir en dire trop !!!).

Déception au niveau des décors. Autant le château de Dracula est majestueux, autant le reste est d'une pauvreté ! Alors peut être que c'était voulu ... Certainement aussi que c'est compliqué vu la diversité des lieux de concevoir des décors collant à tout ... Mais trop de projections tuent la projection ! J'avais plus l'impression de voir un film qu'autre chose. Et si je veux voir un film, je vais au ciné !
L'argument publicitaire du show : la 3D relief ! Mouais. De base, je ne suis pas fan de 3D, ça me donne mal au crâne. Alors la séquence est jolie et onirique, et j'aime beaucoup la musique qui accompagne ce moment, mais franchement, je n'en vois pas l'intérêt. Ca fait vraiment plus gadget qu'autre chose.
Niveau maquillages et costumes, j'ai adoré les premiers, et nettement moins les seconds. Les chefs maquilleuses ont vraiment fait un très beau travail, notamment avec l'espèce de Joker, mais question costumes, c'est pas mon truc. A part une ou deux tenues, je n'ai vraiment pas adhéré ... Le latex, le cuir noir, j'aimais déjà pas sur "Le bien qui fait mal" dans Mozart, j'aime pas plus sur Dracula. Et bon sang Kamel, c'est quoi cette manie de dénuder tes danseuses sur chaque spectacle ?

Enfin bref, passons à présent aux artistes.
Un Dracula qui se tait. Pari osé, mais ça marche vraiment très très bien. Golan Yosef relève avec brio le challenge de s'exprimer et de faire passer des émotions uniquement par le biais de son corps, ce qui est un joli tour de force. Ayant été placée loin de la scène, je pense avoir loupé les 3/4 des expressions de son visage, et j'ai l'impression d'avoir loupé une partie du truc, même si j'en ai saisi l'essentiel. Quant à ses qualités de danseur, rien à redire, c'est juste hallucinant.

Une Mina qui ne se tait qu'à moitié. Ca marche aussi. Nathalie Fauquette, déjà aperçue dans Cléopâtre ajoute une nouvelle corde à son arc dans le domaine de la comédie. Son jeu est honorable, mais le personnage de Mina m'a un peu gonflé. Il me fait penser un peu à Bella dans Twilight ou Elena dans The Vampire Diaries, une jeune naïve qu'on a envie de tarter tellement elle est cruche. Le seul tableau que j'ai bien aimé, c'est "Dans les yeux", lorsque Mina sombre du côté obscur et veut rester avec les démons de Dracula. A côté de ça, Nathalie est vraiment sublime lorsqu'elle danse, et m'a touchée lors de la dernière scène de comédie. Bref, un couple phare très bien choisi.

Si Mina est la glace, Lucie est le feu ! Exubérante, pleine de vie, ensorcelante, Anaïs Delva est absolument époustouflante. Elle conjugue les 3 disciplines (chant, danse, théâtre) sans aucun problème, à tel point que ça en serait presque rageant si elle ne faiblissait pas sur certaines notes, prouvant ainsi qu'elle n'est pas si parfaite que ça ^^. Moi qui ne la voyait pas du tout dans le rôle de Juliette quand elle était doublure sur Les Amants de Vérone, pour le coup, je trouve qu'elle correspond parfaitement au rôle de Lucie.

Même constat pour Julien Loko, qui campe un Jonathan Harker malgré tout un peu effacé par moments. Vocalement, rien à redire, à part, comme pour Anaïs, quelques petites notes difficiles à sortir, qui ont au moins le mérite de montrer que ce n'est pas du play back !

Dracula ne parle pas, mais 3 autres vampires le font pour lui ... Lola Cès joue Poison, l'émotion de Dracula. Vive et pétillante, je regrette vraiment de ne pas avoir pu la voir en Tracy Turnblad dans l'adaptation française de Hairspray. Elle est l'élément comique du spectacle et s'en sort relativement bien dans cette tâche, sans pour autant provoquer une franche hilarité chez le public.

Bien connue des amateurs de comédies musicales de Kamel, Ginie Line tient le rôle de Satine, la conscience de Dracula. Une valeur sûre, avec une voix qui se démarque nettement des autres rôles féminins. D'une façon générale, chaque rôle est bien identifié vocalement parlant, chose plutôt positive, qui n'était pas toujours le cas, notamment sur les Dix Commandements. Ginie a notamment la lourde tâche de clôturer l'acte 1, offrant ainsi l'un des quelques jolis moments d'émotion du spectacle.

Enfin, Grégory Deck incarne Sorci, l'âme du comte. Passionné, habité quand il chante, talentueux et un brin barré ... Bref, j'ai beaucoup aimé sa prestation, même si vocalement, j'aurais aimé qu'il aille encore plus loin (jamais satisfaite moi, que voulez vous !).

Aussi bien de par sa voix plus grave que celles des 3 autres que par son look, Aymeric Ribot détonne au milieu de tout ça. L'interprète de Van Helsing, si je n'ai aucun reproche à lui faire, m'a pourtant laissée indifférente ... Au point même que sur certaines parties, je me demande si il n'y avait pas un peu de play back (et là je vous entends déjà "la revoilà avec son play back celle là, ça faisait longtemps !" On ne se refait pas, que voulez vous ! Sceptique un jour, sceptique toujours !).

Et puis il y a l'Ange. Kamel a créé ce rôle en dernière minute, et franchement ? Ca se voit ! Le rôle de l'Ange ne sert strictement à rien. Pas de texte, une présence sur 2 chansons, pas d'interaction avec les autres personnages ... La seule chose qu'on peut concéder au personnage, c'est qu'il ajoute une touche de poésie, mais c'est tout. Quant à son interprète ... Bon, je vais jouer cartes sur table. Au tout début de Dracula, quand j'ai écouté le CD, je me suis dit "ouais, allez, c'est bon. Kamel a encore pris des gens qui ont une belle gueule pour rameuter les pré-ados, et si la magie du mixage rend les voix pas mal, en live, jamais de la vie ils n'arriveront à sortir les notes là du premier coup, et ils ne tiendront pas sur la longueur". Et je pensais notamment à Florent Torres, qui sur le CD, monte assez haut sur ses morceaux. Eh bien le monsieur peut se vanter de m'avoir remise à ma place en beauté en me collant une bonne baffe dans la figure au passage. Parce que non seulement il les sort ces fameuses notes, mais en plus, il va encore plus loin, et ça sort juste ! Sincèrement,les différents riffs me fait penser que c'est du live (je doute qu'ils aient été jusqu'à enregistrer une bande différente de celle du CD, quand ils ne sont même pas foutus d'enregistrer des choeurs différents pour les doublures), et c'est encore plus impressionnant.
Justement, un bémol concernant le son. Les choeurs sont parfois trop présents par rapport aux chanteurs, et c'est un peu dommage ...


Pas une fausse note pour :  Florent Torres, pour la bonne surprise.
Partition à revoir pour : Pour le coup, je suis bien embêtée, parce qu'il n'y en a pas !
Le tableau coup de coeur : Mauvaise fille de bonne famille, parce que j'adore la chanson et que j'aime beaucoup cette facette de Lucie proposée par Anaïs.

Le mot de la fin : 
Si on compare à Cléopâtre, le niveau s'est nettement élevé d'un cran, notamment sur le plan vocal. Aucune faille dans ce casting, c'est que du bonheur pour les oreilles et ça fait du bien ! Cependant, pour un dimanche après midi, j'ai été choquée de voir toute la partie supérieure de la salle complètement vide. Le spectacle semble difficilement faire recette. Kamel est le roi du visuel, le show en est la preuve vivante. Mais dans un contexte comme celui qui existe en France, le spectacle doit attirer par ses chansons avant tout, et c'est à mon avis le domaine où ça pêche encore. Sur ce plan, à l'image de Cléopâtre, il a manqué à mon avis quelqu'un pour canaliser Kamel. Si j'ai beaucoup aimé les prestations vocales, mon sentiment sur l'ensemble du spectacle reste mitigé. Est-ce que c'est dû au fait que j'ai l'habitude d'être très devant dans ce genre de shows, et que cette fois ci, le 27e rang a altéré ma perception des choses, je ne sais pas. Je réserve encore mon avis définitif pour le moment, j'attends Amnéville où je serai au premier rang pour voir si mes impressions sont confirmées ou infirmées. La suite au prochain épisode donc !

Commentaires

  1. Bel article qui attise bien ma curiosité ^^ Je ne pense pas que ce sera du 1er rang qu'on aura à Strasbourg, espérons que l'on pourra quand même percevoir les émotions du visage !
    Et pour les différences Paris/Province, je trouve cela révoltant aussi... Si au moins il y avait une compensation financière, mais non, faut faire recette -_-'
    Bref, j'arrête de râler sur ton blog, que je découvre au passage et que j'aime beaucoup !
    Bisouus ma Queen B <3

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  2. Comme toi Florent est la grosse claque de ce spectacle !! "C'est une injustice" est incroyable... et je n'avais pas pensée pour les zéniths en Province... j'espère qu'ils pourront le faire aussi parce que ce que je veux le plus revoir dans ce spectacle c'est ce moment...
    J'étais mal placée aussi et du coup j'ai l'impression que c'est pour cette même raison que je suis moins entrée dans le spectacle...
    mais mon avis tu l'as déjà lue lol
    Finalement on a repéré à peu prés les même choses!

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  3. J'aime cet article, non parce-que j'aime le spectacle mais parce-que tu es juste. Tu as su mettre en valeur les bons comme les mauvais côtés, oon est du même avis!

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