Avenue Q




En résumé : 
Pays : Etats Unis
Spectacle de Robert Lopez et Jeff Marx
Adaptation française par Bruno Gaccio

A l'origine, on y entendait qui ? (france)
- Princeton / Rod : Gaëtan Borg en alternance avec Emmanuel Suarez
- Kate Monster / Lucy la Salope : Shirel en alternance avec Prisca Demarez
- Nicky / Trekkie Monster : David Alexis en alternance avec David Ban
- Willy : Philippe Aglaé en alternance avec Jean Michel Vaubien
- Tatami : Alice Lyn
- Brian : Emmanuel Quatra en alternance avec David Ban
- L'ours ami-pourri : Virginie Ramis

Ca raconte quoi ?
Princeton, fraîchement diplômé, débarque à New York, et ne trouve pour se loger qu'un appartement sur l'Avenue Q. Rapidement, il fait connaissance avec les autres habitants déjantés de ce quartier très particulier, et se pose cette fameuse question qu'on s'est tous un jour posé : quel est notre but dans la vie ?

Ce que j'en pense ?
Une semaine après Mamma Mia et la Grèce, je me suis envolée pour New York sur l'Avenue Q. Le spectacle, après un succès certain à Paris, jouait sa première date de tournée pour la réouverture du théâtre de Thionville (Moselle). Pour la petite histoire, je suis tombée dessus complètement par hasard, aucune pub n'ayant été faite dans la région ou sur la toile ... Bref, autant dire que j'étais absolument ravie de pouvoir découvrir un autre classique de Broadway, même adapté en français.

Cet article sera probablement plutôt court par rapport aux pavés que j'ai l'habitude d'écrire. La vérité, c'est que j'ai encore du mal à savoir si j'ai aimé ou pas ...

Je ne connais pas les chansons anglaises donc je serais bien incapable de dire si le résultat est à la hauteur de la version originale. Ce que j'en ai retenu, ce sont des textes percutants, ancrés dans notre époque, même si, comme pour Mamma mia !, je n'ai pas toujours tout compris. Une fois encore, est-ce dû à l'acoustique ou aux micros, je n'en sais rien. A nouveau, des musiciens en live, ce qui est toujours un vrai bonheur.

J'ai beaucoup aimé les décors, même s'ils ne changent pas d'un bout à l'autre du spectacle, comme un espèce de huis clos sans l'être complètement. Comme quoi, pas besoin de changer de décor à chaque tableau pour que ça fonctionne ! Alors certes, l'histoire se prête à un décor unique, mais quelque part, ça rajoute une contrainte supplémentaire et le défi est relevé !

Question costumes, c'est un peu plus limité puisque la plupart des personnages sont des marionnettes ! Le concept des marionnettes peut rebuter, surtout que les manipulateurs sont totalement apparents. Et pourtant, très rapidement, on oublie qu'il y a un chanteur derrière la poupée. Et j'irai même un peu plus loin; les chanteurs jouent en même temps qu'ils actionnent la marionnette, c'est à dire qu'il y a un véritable jeu d'acteur derrière, avec les expressions faciales qui vont avec. Et assez vite, on en vient presque à faire un transfert de ces expressions et à les assimiler à la marionnette, comme si celle ci était vivante. C'est assez compliqué à expliquer, je ne sais pas si je suis bien claire mais tout ça pour dire qu'une fois pris dans le truc, on se fiche finalement de savoir qui nous raconte l'histoire, si ce sont des personnes en chair et en os, ou des poupées.

Concernant les chanteurs, une fois de plus, je me suis pris une baffe magistrale. J'ai surtout été très impressionnée de voir comme les artistes interprétant 2 personnages peuvent moduler leurs voix pour coller au mieux à chacun d'eux. A ce petit jeu, Prisca tire nettement son épingle du jeu. Alors au début, on se dit "Ok, la petite voix de Kate est sympa, toute mimi et tout", et quand arrive le moment où elle endosse le rôle de Lucy, avec une voix chaude, grave et sensuelle, on en reste tout bête sur son fauteuil à écouter ce qui est un vrai bonheur pour les oreilles !!! J'ai aussi adoré Jean Michel en Willy, "de Arnold et Willy", vrai showman dont on sent qu'il est super à l'aise sur scène, et qui est d'un naturel déconcertant; "Schadenfreunde" a été l'un des tableaux qui m'a le plus marqué d'ailleurs ! Je retiendrai également la prestation très sensible et très belle d'Emmanuel S., dans un rôle comme dans l'autre, ainsi que d'Alice, juste hilarante. Tout le monde est juste époustouflant, une très très belle troupe, où tout le monde sait chanter et jouer avec justesse, et c'est toujours très appréciable.

Pas une fausse note pour :  Prisca Demarez
Partition à revoir pour : personne !!
Le tableau coup de coeur : "Presque rien", par Kate, même si j'ai toujours dans la tête "Ca craint d'être moi" même plusieurs jours après.

Le mot de la fin : 
Je ne vais pas revenir sur la qualité du show, je crois que vous avez bien compris mon ressenti.  Mais même s'il est raconté par des marionnettes, ce spectacle est loin d'être pour les enfants. Sur le moment, je l'ai trouvé un peu dérangeant. Et avec un peu de recul, je me rends compte que c'est surtout parce qu'il aborde une foule de sujets d'actualité et amène à se poser des questions sur sa vie, sur ce qui nous entoure, nous obligeant à nous remettre un peu en question sur certains sujets, tout en étant fait avec humour. Je me suis toutefois surprise à me dire à l'écoute de certaines répliques "ah ouais, pas con comme réflexion !". Finalement, au delà du ton irrévérencieux et un peu décalé, il y a une vraie réflexion sur des sujets de société (homosexualité, racisme, etc), avec cette petite touche d'optimisme qui empêche que le tableau soit trop noir ... On ressort de là un peu secoué, certes, mais rasséréné, car, après tout, "Faut aimer sa vie, car elle ne dure pas" ...

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